Après une perte de poids très importante, qu’elle soit obtenue après un régime ou une intervention chirurgicale dédiée (bypass, sleeve, anneau,…), il existe en général de grands excès de peau. Tablier abdominal, fesses « vidées » et tombantes, plis cutanés dorsaux, pubis relâché : toutes ces disgrâces rendent l’habillage difficile, provoquent des macérations par la transpiration, et les patients n’osent plus s’engager dans des relations intimes.
Le bodylift va permettre de traiter ces excès, en les retirant sur toute la circonférence du bassin, et en redessinant dans le même temps la silhouette : ventre plat et tonique, affinement de la taille, fesses remontées. Les résultats sont extrêmement spectaculaires et changent radicalement la vie des patients.
La consultation
L’intervention s’adresse aux femmes et aux hommes qui présentent des séquelles majeures après un amaigrissement très important, parfois de plusieurs dizaines de kilos. Pour certains, qui ont perdu « tout ce qu’ils pouvaient perdre », il s’agit de se débarrasser de ces grands plis cutanés qui donnent à leur corps un aspect vieilli, tombant, sans tonus, alors que, paradoxalement, ils n’ont plus que la peau sur les muscles. Pour d’autres, ces plis sont à la fois cutanés et graisseux, et donnent une silhouette difforme, extrêmement décevante au vu des efforts considérables qu’ils ont dû faire pour maigrir.
Lorsque je reçois ces anciens obèses, je sais que je représente une étape importante dans un projet exceptionnel de changement de vie. La perte de poids a déjà amélioré sensiblement leur santé et leur espérance de vie. La chirurgie réparatrice doit maintenant leur apporter une autre qualité de vie, pouvoir s’habiller, se regarder, pouvoir dépasser les limites que leur corps leur imposait autrefois.
Tous les antécédents sont passés au crible : y-a-t-il eu une intervention pour le traitement de l’obésité, quel était le poids maximum, le poids est-il stable aujourd’hui, existe-t-il un diabète résiduel, une hypertension ?
L’examen relève l’épaisseur du panicule adipeux, la qualité et l’excès cutané, et les différentes zones qui bénéficieront de l’intervention. Le bodylift ne traite que la zone abdomen-fesses-hanches, et on le nomme d’ailleurs plus précisément « bodylift inférieur ». Il n’est pas rare qu’après un amaigrissement massif, d’autres régions du corps nécessitent également une prise en charge. On pourra alors, selon le cas, proposer un lifting de la face interne des cuisses, un lifting de la face interne des bras, un bodylift supérieur pour les plis de la moitié supérieure du dos, ainsi qu’une cure de la ptose mammaire (seins qui tombent). Tout ne peut être réglé en une seule intervention, qui serait trop lourde, trop longue, et qui mettrait en jeu la vie du patient. C’est donc parfois l’occasion d’organiser un plannings de différentes opérations sur plusieurs mois, afin de s’occuper de l’ensemble des séquelles.
Les bénéfices et les risques de l’intervention sont clairement évoqués, afin de permettre aux patients de s’engager en toute conscience et en toute confiance.
Dans ma pratique, une deuxième consultation est systématique, pour laisser le temps de la réflexion et pour répondre aux questions qui n’auraient pas été posées lors du premier rendez-vous.
Une remarque : ces interventions, dont le principe est ancien, ont été bénéficié récemment de modifications techniques qui ont les ont transformées : chirurgie moins lourde pour le patient, meilleurs résultats esthétiques, diminution des complications…
Avec une conséquence importante : grâce à ces améliorations, le bodylift, dans sa version postérieure, est maintenant de plus en plus pratiqué pour des indications esthétiques, par exemple pour des patientes qui trouvent leurs fesses tombantes.
Déroulement de l’intervention
L’intervention se déroule sous anesthésie générale, et dure un peu plus de 4 heures.
Elle commence par traiter la partie postérieure : les excès graisseux résiduels sont lipoaspirés, le surplus de peau est retiré et les fesses sont liftées lors de la fermeture.
Pour le devant, il s’agit le plus souvent d’une intervention d’abdominoplastie. Parfois, l’excès de peau est tel, qu’il est nécessaire de rajouter une cicatrice verticale sur l’abdomen. Enfin, le pubis lui-même a souvent besoin d’un « lifting », car il est distendu et tombe par-dessus les organes génitaux.
La cicatrice finale, cachée dans les sous-vêtements, fait le tour de l’abdomen : c’est une cicatrice d’abdominoplastie, qui se prolonge en arrière de chaque côté et se réunit un peu au-dessus du sillon inter fessier. Comme expliqué plus haut, il peut y avoir une cicatrice verticale médiane sur la hauteur de l’abdomen, ainsi que sur le pubis.
L’intervention est plus inconfortable que douloureuse, en raison surtout de la présence de cicatrices postérieures. Des antalgiques simples sont le plus souvent suffisants. Quatre nuits d’hospitalisation sont en général nécessaires.
Les suites opératoires
De nombreuses précautions sont à prendre après cette opération.
Je prescris le port d’une gaine de contention pendant un mois.
Comme une partie de l’intervention concerne le ventre, il existe un risque de phlébite : un traitement préventif par anticoagulants durant 15 jours est indispensable.
La reprise de l’activité sera très prudente, en raison des gestes réalisés sur la paroi musculaire lors du temps d’abdominoplastie. Une dizaine de jours de repos semble un minimum, et un arrêt de travail pourra être prescrit, allant de 15 jours à 3 semaines, en fonction de la profession exercée.
La reprise progressive des activités sportives ne pourra se faire avant 6 à 8 semaines.
Le résultat initial est immédiat sur la silhouette, mais quelques semaines sont nécessaires à la résorption des œdèmes et à l’obtention d’un aspect naturel.
J’organise une consultation de contrôle à moins d’une semaine, puis un mois plus tard. Je tiens à gérer moi-même les modifications à apporter aux soins ou à le prise en charge de la douleur, et la patiente a en sa possession mes coordonnées directes, avec pour consigne de me contacter au plus vite si elle a le moindre doute quant à l’évolution.